Tokio Hotel fait aimer l’allemand aux ados!

***la fleur de bill*** Fr 29 Jun 2007, 23:09

Le jeune groupe allemand Tokio Hotel cartonne grave
chez les adolescents. Un engouement comme on n’en a plus connu depuis
longtemps! Des blogueuses espèrent leur venue à Genève. En vain
Les images de la Fête de la musique, vendredi dernier sur France 2,
donnaient l’ampleur du phénomène! Devant des dizaines de milliers de
personnes massées à l’Hippodrome d’Auteuil, à Paris, l’arrivée du
groupe allemand Tokio Hotel a été saluée par les cris hystériques
d’adolescentes qui ont dû résonner jusqu’au haut de la tour Eiffel… Un
groupe germanophone qui triomphe en terre francophone, on n’avait plus
vu ça depuis Nena et Falco, dans les années 1980 et, plus récemment,
Rammstein!
Tokio Hotel? Ce sont quatre musiciens allemands, âgés de 17 à 20
ans, qui distillent un son efficace aux accents rock et grunge. Il y a
Bill Kaulitz (chant), son jumeau Tom (guitare), Gustav Schäfer
(batterie) et Georg Linsting (basse). Formé en 2001 à Magdeburg, le
groupe est devenu ces derniers mois le fantasme absolu des adolescentes
européennes. En particulier Bill, le chanteur au look androgyne qui
rappelle Brian Molko de Placebo et Pete Burns de Dead or Alive.
La Suisse - romande, également - n’échappe pas au phénomène.
Universal Music annonce que le premier album de Tokio Hotel, «Schrei»,
est disque de platine dans notre pays (+ de 30 000 albums vendus) alors
que le second, «Zimmer 483», sorti il y a peu, est déjà disque d’or (+
de 15 000). Pas une cour de récré où on n’échange pas des posters et
des news glanés sur les innombrables blogs francophones consacrés à ces
quatre garnements. Ces dernières semaines, d’ailleurs, quatre
adolescentes des environs de Genève ont lancé une pétition pour
demander la venue du groupe à l’Arena, alors qu’il est passé par Lyon
et Zurich. Las pour elles, Léana, Chloé, Margaux et Joanna devront
déchanter: leur voeu ne pourra pas être exaucé.
«Ils sont eux-mêmes»

«Je suis superdéçue, lance Margaux (14 ans), l’une des initiatrices de
cette pétition qui a recueilli plus de 1400 signatures. En concert, ils
sont vraiment super!» Fan depuis plusieurs mois, la jeune fille
apprécie le genre musical et les compositions de Tokio Hotel, notamment
en raison des thèmes abordés. «Ils parlent de choses très précises,
comme l’amour, confie l’adolescente. Dans leur hit «Schrei», ils disent
leur envie de ne pas être manipulés par les adultes.» L’appel de
l’indépendance adolescente, en quelque sorte. Le look ambigu de Bill ne
la dérange pas: «Cela montre que le groupe a sa propre personnalité.
Ils ne s’habillent pas par rapport au jugement des autres, ils sont
eux-mêmes.» Et les paroles en allemand, cela ne pose pas de problème?
«Non, car sur leurs disques, il existe des traductions en français.
Mais à la rentrée prochaine, je vais prendre l’allemand!»

Effet collatéral…

C’est l’un des effets collatéraux plutôt sympa du succès de Tokio
Hotel: branche traditionnellement honnie par les écoliers, l’allemand
trouve enfin grâce aux yeux - et aux oreilles! - de ces derniers! Dans
son édition en ligne du 20 juin dernier, Le Figaro note qu’une
responsable française de la promotion de la langue de Goethe à l’école
rencontre un vif succès depuis qu’elle entonne des airs du groupe lors
de ses visites en classe! «Le phénomène a pris une vraie ampleur,
surtout chez les filles, note la responsable. Elles connaissent les
titres, sont enthousiastes, me demandent de jouer des chansons.»
Tokio Hotel, qui enchaîne les tournées depuis la sortie de son
second opus, «Zimmer 483», va toutefois devoir mettre un bémol à sa
conquête du monde! L’année prochaine, les jumeaux Kaulitz sont censés
effectuer leur service militaire, d’une durée de neuf mois. Le groupe
survivra-t-il à cette pause forcée? «Ils ont intérêt à revenir»,
conclut Margaux.
Bill, Tom & Co. ne viendront pas à Genève
Les 1400 signatures recueillies par les quatre jeunes fans de Tokio
Hotel sur leur blog ont incité Live Music Production (LMP) à tout
tenter pour faire venir le groupe à Genève. «Nous avons reçu la réponse du management de Tokio Hotel la semaine dernière: il n’y a plus de date possible», regrette Michael Drieberg, patron de LMP. Le combo germanique ne viendra donc pas à l’Arena de sitôt. D’autant que Bill,
le chanteur, et son guitariste de frère, Tom, sont censés effectuer
neuf mois d’armée l’an prochain en Allemagne! Même réponse chez Opus One, qui cherche aussi à monter un concert avec eux: le planning de la tournée est complet.Leader romand dans l’organisation de spectacles, Michael Drieberg s’étonne du succès de ce quatuor, d’autant que celui-ci chante en allemand. «Tokio Hotel appartient à ce genre de groupes, comme Kyo, dont on n’explique pas forcément le phénomène. Basé sur le look, il risque d’être éphémère. Regardez Kyo, qui est déjà dans les oubliettes. La bonne chose, conclut Michael Drieberg, c’est que les jeunes vont se mettre à l’allemand.»